Les réserves pétrolières s’épuisent tandis que le trafic augmente sans cesse. Les carburants à base de végétaux sont présentés comme un produit de substitution et une « alternative biologique ». Ce type d’agrocarburants n’a toutefois rien de biologique. Bien au contraire, le boom des agrocarburants a comme conséquences la déforestation, la destruction de la diversité des espèces, l’expropriation de terres cultivables fertiles dans les pays pauvres, le renchérissement de produits alimentaires entraînant des populations entières vers la famine. Le problème de mobilité dans les pays occidentaux ne sera pourtant pas résolu avec les cultures à grande échelle de plantes destinées à fournir du carburant. En revanche, on aggrave ainsi considérablement les problèmes d’alimentation et d’environnement dans les pays du Sud.

A plusieurs reprises, les Verts ont réclamé au Parlement une limitation des importations d’agrocarburants et leur soumission à des normes écologiques et sociales sévères. La Commission de l’environnement, de l’aménagement du territoire et de l’énergie (CEATE) a préparé un projet de loi, qui limite l’autorisation d’agrocarburants et diminue l’allègement fiscal dont ils bénéficient.

Règles contraignantes
Dans leur réponse à la procédure de consultation, les Verts approuvent la ligne générale du projet. Ils considèrent cependant que les effets indirects de la production d’agrocarburants doivent être encore mieux pris en considération, et que des règles contraignantes sont nécessaires. En prévision des projets de raffineries d’agrocarburants à Délémont (JU) et Bad Zurzach (AG), la fabrication d’agrocarburants issus de matières premières ne répondant pas aux critères d’une production durable doit être fiscalement taxée, et ceci même si les produits finaux sont destinés à l’exportation.

La pétition, déposée aujourd’hui par plus de 30 organisations actives dans les domaines de l’environnement, l’agriculture et le développement, demande au Conseil fédéral et aux Chambres fédérales d’édicter des critères sociaux et écologiques auxquels sont soumis les agrocarburants. Elle soutient ainsi le projet de loi de la CEATE. La demande est signée par 61’901 personnes.