« Les campagnes xénophobes à répétition ont pour résultat que non seulement les partis et les politiciens bourgeois, mais aussi une partie de la gauche en viennent à soutenir des positions qui encouragent cette mentalité délétère, par calcul électoral ou par manque de réflexion. » C’est ce qu’a dénoncé Ueli Leuenberger, président des Verts, lors de la présentation de l’appel aux médias. « Nous avons vraiment besoin de méditer sur les valeurs qui nous sont communes dans ce pays » a-t-il souligné, en invitant toutes les forces d’ouverture à se rassembler et à signer l’appel.

Les points principaux contenus dans ce texte concernent : 1°la garantie des droits humains tels que le droit au mariage et à la vie de famille; 2° l’extension de l’accueil des réfugiés par la reconnaissance des motifs d’exil liés aux violences interethniques, aux violences envers les femmes, aux catastrophes naturelles et aux changements climatiques ; 3° l’assouplissement des statuts et des catégories de permis afin que les migrantes et les migrants qui vivent en Suisse, qui y travaillent ou qui sont autonomes financièrement, requérants d’asile déboutés ou clandestins, puissent obtenir une autorisation de séjour ; 4° une politique d’intégration concernant aussi bien les Suisses que les étrangers et visant une véritable égalité des chances, comme l’a résumé l’ancienne conseillère nationale verte Anne-Catherine Menétrey.

AVOIR DROIT À UN AVENIR
Les Jeunes Verts sont également co-auteurs de l’appel, car « nous pensons que nous avons droit à un avenir », a déclaré leur coordinatrice, Anina Ineichen. « Mais au vu de la politique migratoire actuelle, nous avons l’impression qu’on ne veut pas nous permettre cet avenir. Une grande partie des gens qui veulent le construire sont calomniés et traités comme des criminels, au lieu d’être reconnus pour ce qu’ils sont de facto : des Suisses et des Suissesses. »

« Solidarité sans frontières soutient l’appel présenté aujourd’hui, car il donne une forme politique et juridique à notre contre-projet », a dit Moreno Casasola, le secrétaire général de Solidarité sans frontières. Ce contre-projet vise une modèle de société qui ne repose pas sur la contrainte, mais sur la liberté et l’égalité pour toutes et tous, y compris les migrantes et les migrants.

Terre des hommes Suisse tient beaucoup à regarder par-dessus les frontières et à penser les problèmes dans une perspective globale : la répartition inégale des ressources, le changement climatique et toutes les difficultés qui en découlent jettent de nombreuses personnes n’ayant plus de quoi satisfaire leurs besoins fondamentaux sur les routes de l’exil. « Avec cet engagement, nous voulons explicitement manifester que la solidarité avec les personnes en demande de protection est une de nos valeurs essentielles », a rappelé Brigitta Gerber, la présidente de l’organisation.

Parmi les premiers signataires de l’appel, on trouve en plus des organisations citées la Jeunesse socialiste suisse (JS), l’Union syndicale suisse (USS), la permanence pour les Sans-papiers de Zurich, les Juristes démocrates de Suisse (JDS), le Forum pour l’intégration des migrantes et des migrants (FIMM) et l’Observatoire suisse du droit d’asile et des étrangers.