Presque tous les partis sont d’accord: l’initiative anti-minarets doit être rejetée. Les politiciennes et politiciens aujourd’hui à Berne réfutent les arguments des initiants et critiquent vivement l’initiative. Elle va à l’encontre de la liberté de conscience et de croyance garanties par la constitution, viole le droit international et la liberté de religion garantie par la Convention européenne des droits de l’homme. Elle empiète en outre sur l’autonomie cantonale et communale.

L’initiative engendre plus de dégâts que d’avantages: un fait clairement exprimé aujourd’hui. Elle ne rend également pas service dans la lutte contre le fondamentalisme, si là devait être son objectif. Le minaret est une construction religieuse et non pas un symbole du terrorisme comme essayent de le faire croire les partisans de l’initiative avec leurs affiches hautement controversées. La lutte contre le fondamentalisme des diverses religions fait partie des grands défis de la société actuelle. Y répondre avec une interdiction des minarets montre bien le manque de sérieux avec lequel est abordé la problématique. L’initiative ne fait qu’attiser l’inquiétude des personnes qui endurent également la souffrance du fondamentalisme comme nous tous.

Les minarets ne sont pas un problème en Suisse, ni en raison de leur nombre, ni en raison de leur dimension. Les procédures de construction relèvent des cantons et des communes. Ancrer l’interdiction des minarets dans la constitution va à l’encontre du principe du fédéralisme et constitue une intervention inutile dans l’autonomie des cantons et des communes.

Pourquoi créer des problèmes qui n’en sont pas ? Ne compromettons pas avec cette interdiction inutile la paix des religions et la bonne cohabitation des différentes cultures dans notre pays ainsi qu’une tradition helvétique dont on peut être fier.