Trop longtemps repoussée, la réforme du Conseil fédéral est un vaste chantier nécessitant d’agir sur plusieurs fronts. L’élargissement du collège en est le fer de lance. Accaparés par leurs tâches de chefs de département, nos sept sages ne peuvent pleinement fonctionner comme membres d’une équipe gouvernementale censée mener une action commune. La séance hebdomadaire du Conseil fédéral se borne donc à être une sorte de réunion ministérielle dont n’émerge que difficilement une politique concertée sur les dossiers urgents. Les Verts proposent d’augmenter à neuf le nombre de conseillers fédéraux. Les grands départements comme le DETEC et le DFI pourraient ainsi être répartis entre plusieurs personnes, laissant davantage de disponibilité aux ministres pour l’action gouvernementale proprement dite.

Les Verts veulent également empêcher les démissions en cours de législature – sauf pour graves raisons de santé, bien entendu. Les supputations sur la possible démission de l’un ou l’autre conseiller fédéral sont une véritable calamité pour la démocratie, car elles font obstacle à une stratégie à long terme et encouragent les manœuvres de politique politicienne. L’annonce anticipée d’une démission peut déstabiliser le Parlement pour plusieurs mois et le pousser à négliger les affaires en cours, comme on l’a vu lors du départ de M. Couchepin. En obligeant les ministres à rester en fonction jusqu’au terme de leur mandat, les Verts souhaitent ramener une certaine stabilité dans la vie politique suisse. Dans une période troublée comme celle que traverse actuellement notre pays, la prévisibilité est une donnée essentielle. Un cadre temporel clair favorisera en outre la planification des dossiers environnementaux.